JÉRUSALEM, la Religieuse
|
Vue sur le Mur des Lamentations et le Dôme du Rocher. Jérusalem.
|
3 ème jour
en Terre Sainte.
J'ai quitté Tel Aviv pour me rendre à Jérusalem, la capitale du pays, située à environ une heure de route.
Mes amis
m’avaient prévenue : « Jérusalem n’a rien à voir avec Tel Aviv, tu
verras ! » ou alors « Jéru, c’est la ville des religieux ».
Je n'ai pas pris, alors, toute la mesure de leurs propos et me suis contentée de penser qu’ ils ne faisaient
que conforter l’adage « à Tel Aviv on s’amuse, à Jérusalem on prie et à
Haifa on travaille »
Quelques jours plus tard,
dans la vieille ville, j'allais saisir toute l’acuité de leurs propos lorsque je serais confrontée à la ferveur religieuse des juifs au Mur des Lamentations et
des catholiques dans l’Eglise du saint Sépulcre…
Pour l’heure
donc, la seule différence notable que je pouvais constater avec Tel Aviv était d’ordre climatique.
En effet,
les températures étaient plus fraîches, de quelques degrés, à Jérusalem, du fait de son altitude d'un peu plus de 700 mètres au dessus du niveau de la mer, qu’à Tel Aviv.
Si ceci
n’était, en soi, pas pour me déplaire, tant visiter Tel Aviv sous un soleil écrasant fut
pénible par moments, il fallait tout de même avoir songé à emporter une petite
laine pour les matins et les nuits fraîches.
A 13 heures, je suis enfin arrivée à Jérusalem Est, la musulmane, majoritairement habitée par des Palestiniens et des arabes israéliens.
En effet, c'est dans un joli hôtel de cette partie de la ville que j'allais prendre mes quartiers durant mon séjour dans la capitale religieuse.
Mon choix d'hôtel avait d’ailleurs fait un peu tiquer l’agent de sécurité
du consulat Israélien à Paris.
Ce dernier s'était étonné que je délaisse les autres secteurs de Jérusalem, aux tout aussi beaux hôtels, pour loger à Jérusalem est .
Le temps de
faire mon check in, où l’on me prit encore pour une noire américaine, et j'ai pu repartir, 45 minutes plus tard, pour l’incontournable Mémorial de Yad
Vashem, crée en 1953.
Yad Vashem un MUST à Jérusalem
Yad Vashem signifie littéralement le Mémorial des
Noms (pour perpétuer le nom des personnes disparues afin que leur souvenir ne
soit pas effacé), selon un chapitre du Prophéte Isaie.
|
Entrée du Mémorial de Yad Vashem. Jérusalem |
|
Entrée du Mémorial de Yad Vashem. Jérusalem |
|
Yad Vashem à la tombée du jour. Jérusalem |
Ce mémorial est
le plus riche et le plus abouti des ceux consacrés à la mémoire des 6 millions de victimes de la Shoah durant la seconde guerre mondiale.
Très
didactique, il permet au visiteur, par une approche chronologique (retracée de
part et d’autre d’une allée centrale) de se confronter aux mécanismes de la
montée progressive de l’antisémitisme en Europe, laquelle allait mener à la Shoah.
Très
détaillé, il met également en lumière des événements peu connus de cette
période comme le massacre de Katyn (en Pologne) en 1940 ou les Einsatzgruppen, ces pelotons
d’exécution par balles qui sévirent à l’Est à partir de 1941 et dont les crimes furent plus tard surnommés la "Shoah par balles" .
Par
ailleurs, et dans un souci de vérité historique, sont rassemblés dans ce musée
tout autant des contenus audios et visuels, des écrits, des objets ayant
appartenu aux victimes que des reconstitutions très réalistes de ghettos de
l’époque.
Dans la
dernière salle du musée sont suspendues d’innombrables photos des disparus de
la Shoah.
J’ai passé, au bas mot, 3 heures dans ce
musée tant ce dernier est superbement conçu.
C'est, à mon sens, la durée qu'il faut, au minimum, y passer pour avoir une vision relativement complète du site.
L'incontournable Allée des Justes:
Les images
de l’extérieur de Yad Vashem sont en revanche plus connues puisque c’est là
qu’a été imaginée l’Allée des Justes (Parmi les Nations).
Chaque arbre, qu'on y plante depuis 1963, est dédié à ceux qui se sont vus attribuer, après vérification de leurs parcours par une commission du Mémorial, le titre de Justes Parmi les Nations.
|
Yad. Vashem. Jérusalem |
|
Début de l'Allée des Justes Parmi les Nations. |
|
L'Allée des Justes à la tombée du Jour et la place commémorative du soulèvement du ghetto de Varsovie |
Ce titre, qui représente la plus grande distinction civile
octroyée par l'état Israël, distingue les personnes non juives qui, au péril de
leur vie, ont sauvé des juifs durant la seconde guerre mondiale.
On en dénombre aujourd'hui plus de 24.000.
Cette distinction se comprend d'autant plus à la lumière d' un adage tiré du Talmud, livre fondamental du judaïsme, qui pose le principe selon lequel: « Qui sauve une vie, sauve l’humanité toute entière »
Les
pancartes posées au pied de chaque arbre nous donnent l’identité de ces Justes.
|
Une femme médecin qui fut déportée pour avoir défendu des juifs |
Ainsi, ce
titre a été attribué à plusieurs individus au rang desquels figure notamment l’industriel
allemand Oscar Schindler, personnage principal du film La Liste de Schindler de
Spielberg.
En effet, ce dernier a sauvé plus de 1000 juifs en les embauchant dans son usine située
dans le quartier de Kazimierz, à Cracovie, en Pologne.
Depuis quelques années, cette usine a d’ailleurs été transformée en un superbe musée dont je vous parlerais lors d'un prochain billet sur Cracovie.
Plus
surprenant encore pour moi, cette distinction de Juste Parmi les Nations a
aussi été décernée à des entités collectives.
C’est ainsi
notamment qu’ont été honorés de ce titre: le peuple Danois ainsi que le village français de Chambon Sur Lignon.
Ces derniers s'étant distingués par leur résistance à l’oppresseur nazi.
Un banc dans l’Allée des Justes est également
dédié aux enfants du ghetto de Cracovie en Pologne.
|
L"inscription figurant sur le banc. |
Enfin,
l’Allée des Justes se termine au pied du sobre monument édifié pour rendre
hommage à l’insurrection, en avril 1943, du ghetto de Varsovie.
|
Monument commémorant l'insurrection de Varsovie |
Trouver la tombe d'Oscar Schindler , une recherche difficile
En quittant
Yad Vashem, j’ai souhaité me rendre sur la tombe d’Oscar Schindler, lequel
avait émis le souhait, dans son testament, d’être enterré à Jérusalem.
Son souhait
a été exaucé puisqu' il repose désormais dans le cimetière chrétien du Mont Sion, juste aux pieds de la vieille ville.
Toutefois y retrouver sa tombe n'est pas une sinécure en l'absence de plans ou d'indications.
Il faut donc s'en remettre à son flair:)
|
Entrée du cimetière chrétien où repose la tombe d'Oscar Schindler. Jérusalem |
De fait, c'est sous
un soleil ardent que j’ai vainement arpenté, pendant un quart d'heure, toutes les
travées du cimetière.
|
Dans le cimetière, à la recherche de la tombe |
Finalement,
c’est en descendant au troisième niveau que j’ai enfin trouvé l'illustre tombe.
Très sobre,
elle était recouverte de petits cailloux, posés là par les visiteurs lui rendant hommage, conformément à la tradition juive.
En pèlerinage au Mont des Oliviers
Le lendemain
matin j’ai décidé, relativement de bonne heure, de faire l’ascension du Mont des Oliviers, depuis lequel on a
une vue époustouflante sur les remparts de la vieille ville de Jérusalem et
l’esplanade des Mosquées.
|
Arrivée au Mont des Oliviers
|
Une vue époustouflante sur les remparts et la vieille ville de Jérusalem
En effet, s'y offre une vue, sans pareil, sur l’étincelant Dôme
du Rocher ainsi que sur le dôme gris de la mosquée Al- Aqsa.
|
Vue sur les remparts de la vieille ville et le Dôme du Rocher depuis le Mont des Oliviers |
|
Remparts de la ville ville et Dôme d'Al Aqsa |
Dudit mont, on a aussi une vue directe sur le cimetière juif situé en contrebas.
|
Cimetière juif sur le Mont des Oliviers |
|
Un aperçu des nombreux cars et la foule de pèlerins |
Une ferveur religieuse palpable
A la cosmopolite
horde de touristes, se pressant pour tenter de prendre la meilleure photo comprenant le Dôme en arrière plan , se sont mêlés de nombreux pèlerins catholiques, déposés sur le Mont par
les cars qui stationnaient ça et là. En fait où ils pouvaient.
C’était véritablement une Tour de Babel linguistique: j'entendais parler l' allemand, l'anglais, le japonais, le français ou l'espagnol.
Touristes et pèlerins, de tous horizons, semblaient s’être
donnés rendez vous, ici, unis par une foi commune.
En effet, le Mont des
Oliviers concentre l'essentiel des grands lieux du christianisme.
Terre très croyante, l’Afrique fournit encore aujourd'hui son
lot de nouveaux fidèles ainsi que de nombreux prêtres qui s'installent dans les
paroisses désertées d’Europe.
Je n'ai donc pas été surprise lorsque j'ai croisé des pèlerins, tous vêtus du même uniforme cousu en wax (pagne en coton, souvent coloré, porté en Afrique) venant semble t’il du Bénin.
Ils se dirigeaient en file indienne vers le jardin de Gethsémani, là où Jésus pria la nuit de son arrestation, se trouvant un peu plus bas.
|
Pèlerins à l'entrée du jardin de Gethsémani |
La surprenante Eglise Marie Madeleine
Quant à moi,
j'ai décidé de faire un premier arrêt à la jolie Eglise orthodoxe Marie
Madeleine, reconnaissable entre mille à ses gros bulbes dorés.
|
Eglise Marie Madeleine |
A l’entrée
du site, une religieuse orthodoxe, toute drapée de noir, traquait les visiteurs indélicats
c'est-à-dire ceux dont les jambes étaient, signe d’indécence suprême, trop visibles.
A ceux la, elle tendait, manu militari, un tissu noir, avec lequel ils devaient couvrir leurs jambes avant
de pénétrer dans l’église.
Ou comment
passer du «Couvrez ce sein que je ne saurais voir » du Tartuffe de
Molière à « Couvrez ces jambes que
Dieu ne saurait voir »!
Si j'ai, effectivement, été subjuguée
par les bulbes dorés de l’Eglise Marie Madeleine, je n'ai,en revanche, pas eu le courage de patienter dans la longue file d'attente de fidèles qui s'était déjà formée pour y pénétrer.
Les oliviers de Gethsémani
Je suis donc ressortie de l'enceinte de cette dernière et ai suivi la foule de personnes qui convergeaient vers le jardin de Gethsémani.
M'imaginant un lieu à la végétation très luxuriante j'ai été, je l'avoue, quelque peu déçue de ne trouver que de très grands et beaux oliviers!
Bon je vous le concède, certains d'entre eux sont millénaires si j'en crois le guide francophone qui se tenait tout près de moi.
|
Les oliviers du Jardin de Gethsémani. Mont des Oliviers |
Ben oui, il n'y a pas de honte à profiter gracieusement d'un guide à côté duquel l'on se retrouve de façon fortuite n'est ce pas ?
Pressant un
peu le pas, je me suis retrouvée, tout au bout du jardin, devant la majestueuse Eglise de Toutes les Nations à la façade portée par des colonnes et au fronton orné de
magnifiques mosaïques rappelant des épisodes bibliques.
Toutefois, et en raison de la trop grande affluence ce matin là au Mont des Oliviers, je n'ai pu qu'y jeter un rapide coup d’œil après avoir slalomé entre
plusieurs molosses pour y pénétrer.
Je fus alors agréablement surprise de voir toutes les très belles mosaïques ornant murs et plafonds.
|
Porte d'entrée de l'Eglise de toutes les Nations |
|
Mosaïques et peintures à l'intérieur de l’Église |
Mais si j'ai un conseil à vous donner: rendez vous au Mont des Oliviers, de préférence, en tout début de matinée.
Non seulement vous éviterez la foule de touristes et de pèlerins, ce qui rendra de facto votre découverte des lieux saints plus agréable mais vous pourrez, en plus, compter sur la superbe luminosité du matin pour être certain d'immortaliser, sous ses plus belles coutures, la ville sainte!
Une pause gourmande, ça vous dit ?
De là, je me suis ensuite dirigée vers le marché de Mahane Yehuda dont beaucoup de personnes m’avaient déjà vantée diversité et qualité des produits qu'on y trouve !
Effectivement, après avoir pénétré dans la partie couverte du marché, je me suis crue, l'espace d'un instant, dans une véritable caverne d'Ali Baba culinaire!
Je ne savais plus, en effet, où poser
mon regard tant tous ses étals colorés me faisaient de l’œil !
Comment choisir entre les épices disposées dans des cuvettes ou dans des grands sacs en jute et les stands de pitas?
|
diverses épices au marché de Mahane Yehuda |
|
On a l'embarras du choix pour le pain |
Que choisir entre aller goûter une charcuterie casher ou préférer les stands de pâtisseries où se côtoyaient baklavas et halvas, un dessert à base de pâte de sésame
Que dire
de ces nombreux étals de fruits et légumes, tous plus beaux les uns que les autres ?
|
Grenade |
Impossible également de ne pas succomber au plaisir des jus de fruits pressés à la minute par des vendeurs spécialisés, que l'on retrouve un peu partout dans le marché.
Avec une mention spéciale pour ceux à la grenade! Un vrai délice vitaminé et
désaltérant !
|
Grenade pressée minute pour un jus désaltérant |
Sans compter les commerçants qui hélaient, sans cesse, les passants dans les allées du marché afin que ces derniers goûtent tel ou tel de leurs produits.
Dès lors, et pour une gourmande comme moi, faire un choix culinaire dans ce marché s'est avéré être une décision très cornélienne !
Si ce dernier est en grande partie dédié aux denrées alimentaires, il ne saurait être uniquement réduit à cela puisqu'on y trouve également des vêtements, des jouets et même des fournisseurs de kippas.
|
Vendeur de kippas dans le marché. |
Si j’ai également aimé me
balader dans ce marché c'est parce que je me suis sentie, au milieu des ménagères venant faire leurs emplettes hebdomadaires, en prise directe avec le quotidien de la population locale.
J'ai très vite remarqué les habituées, celles qui étaient saluées par presque tous les commerçants, entendu les clientes qui semblaient négocier âprement le prix des morceaux de
viande qu’elles allaient acheter chez le boucher casher, distingué les plus organisées, qui tenaient une liste de
course à la main, et repéré celles dont le cabas se remplissait au gré de leurs déambulations dans le marché.
Il va s'en dire que ce marché très coloré a un je ne sais quoi du marché barcelonais de la Boqueria que j'avais pris tant de plaisir à découvrir il y'a quelques années!
Enfin, contrairement à ce que j'avais pensé avant de m'y rendre, le marché de Mahane Yehuda ne se limite pas à l'espace intérieur, dans lequel j'ai déambulé pendant près d'une heure et dont je viens de vous parler.
Il se poursuit également à l'extérieur.
|
Extérieur du marché de Mahane Yehuda |
|
Boucherie et charcuterie casher à l'extérieur du Marché
Mea Shearim ou la découverte d'un autre monde en plein Jérusalem
|
Après le
passage au marché j’exultais à l’idée de ma prochaine étape à Jérusalem.
Et pour
cause ! J'allais maintenant aller à la découverte du quartier ultraorthodoxe de Mea Shearim.
|
Quartier ultra orthodoxe de MeaShearim |
Je présume que le film Rabbi Jacob, avec l'acteur Louis de Funès dans le rôle
principal, n'est plus à présenter?
Vous devez donc vous souvenir de la communauté juive dans
laquelle il atterrit, bien malgré lui, n'est ce pas ?
Je devais
avoir 10 ans lorsque j’ai vu ce film pour la première fois.
3 choses m'avaient alors marquée: les multiples grimaces de l'acteur principal, lesquelles me faisaient rire à gorge déployée, la superbe danse qu'il exécute alors que tout le monde le prend pour le rabbin venu de New York et enfin la tenue vestimentaire singulière et typique des juifs orthodoxes.
En effet, ils étaient tout de noir vêtus, semblant comme emmitouflés dans de grands manteaux, portaient un schtreimel, grand chapeau de fourrure, et des papillotes encadraient leur visage…
Quelques années plus tard, j’ai appris que c’était la tenue vestimentaire portée, à la fin du 19 ème siècle, par les Ashkénazes, juifs d’Europe de l'est.
Cette tenue devait les protéger des
rudes températures de cette région.
Au risque de
paraître un peu réducteur,et même s'il fait plus chaud à Jérusalem qu'en Europe de l'est, j’ai eu le sentiment d’être dans un remake de Rabbi
Jacob lorsque je suis entrée, ce mardi matin, dans le quartier ultraorthodoxe de Mea Shearim.
Les hommes très religieux de Mea Shearim.
Ce dernier est habité par des juifs hassidiques, très pieux et conservateurs, et par des juifs d’autres mouvances parfois encore plus radicales.
A peine entrée dans le quartier, j’ai croisé, dès les premières rues, de nombreux hommes portant longues barbes et chapeaux noirs et vêtus, en fonction de leur degré de religiosité, ou de noir ou de gris avec des rayures, pour les plus religieux.
|
Entrée dans Mea Shearim |
|
Rue de Mea Shearim |
La plupart des hommes de ce quartier sont très actifs au sein de la communauté religieuse, passant l'essentiel de leur temps à l'étude des textes sacrés, à l'enseignement et la prière au sein des écoles religieuses dénommées Yeshivah.
Mes amis m'avaient également parlée du conservatisme des ultraorthodoxes, loin d'être un mythe, que je n'ai pas tardé à découvrir.
En effet, un panneau placardé juste
à l’entrée du quartier indique clairement au touriste les DON'T qui y sont en vigueur.
|
Les DON'T à Mea Shearim |
J'ai retrouvé d'autres panneaux, du même acabit, dans des petites ruelles du quartier, pourtant peu fréquentées par les touristes!
Au rang de ces DON'T figure en première place l'indécence vestimentaire.
Un autre DON'T consiste en l'absence d'effusion de sentiments pour les couples qui visitent le quartier.
Mea Shearim n’est donc pas le setting rêvé si vous comptez montrer à votre moitié, même par des gestes les plus anodins comme se tenir par la main, combien vous l'aimez !
Un autre DON'T majeur consiste en l’interdiction, en théorie, de prendre en photos des individus de la communauté.
En pratique il est possible de le faire tant qu'on ne braque pas un appareil photo sous leur nez et qu'ils se retrouvent dans le paysage que l'on désire immortaliser.
Tout un art donc !
En revanche il existe une interdiction, sur laquelle les habitants de Mea Shearim ne transige pas, qui est celle de s'adresser directement aux femmes et surtout aux enfants.
En pratique, il est impossible pour un touriste de transgresser cette dernière règle puisque dès que vous vous approchez un peu trop près d'un enfant, ce dernier ne vous adresse, non seulement, pas la parole mais disparaît aussitôt en courant.
|
Enfants revenant de l'école |
|
Adolescent dans la rue
|
Le rôle assez réduit des femmes de Mea Shearim
Les femmes
que j’ai pu croiser, lors de ma ballade, étaient toujours vêtues de longues robes et portaient bien
souvent un foulard sur une perruque.
En effet, une femme ne doit pas laisser voir sa
chevelure. Les plus religieuses d'entre elles ont même le crâne rasé sous la perruque.
Dans la rue, ces femmes étaient souvent précédées ou suivies d’une ribambelle d’enfants.
En
effet, il est de notoriété publique que les femmes de Méa Shearim ont le taux de fécondité le plus élevé de la
ville.
La limitation des naissances et le planning familial ne sont donc pas prêts
d’entrer dans les mœurs de ce quartier!
Mea Shearim, un quartier pauvre
Enfin,
l’autre adjectif qui me vient immédiatement à l’esprit quand je repense à ce quartier est : délabré.
Mea Shearim est incontestablement pauvre et cela se
voit.
On a le sentiment que tout va bientôt s’effondrer : les immeubles
manquent d’entretien et les rues ne sont pas d’une grande propreté.
|
Rue de Méa Shearim |
|
Linge séchant aux balcons. Mea Shearim |
Je tiens à préciser que je n'ai rencontré aucune animosité de la part des habitants de Mea Shearim lorsque je m'y promenais et que j'ai également pu prendre toutes les photos que je voulais sans me faire interpeller par qui que ce soit.
J'ai gardé un très bon souvenir de cette ballade, grâce à laquelle j'ai pu m'immerger, l'espace d'une heure, dans un monde à mille lieux du mien, à travers ce quartier pour le moins atypique.
A mon sens, Mea Shearim est donc incontestablement un must pour qui visite Jérusalem.
Le lendemain, mercredi, j’ai décidé
de consacrer ma matinée à des
activités plus culturelles.
Ma première
halte a donc été la Knesset, le Parlement Israélien, auquel on accède en passant par un rond point où se dresse une grande étoile de David.
|
Etoile de David au rond point devant la Knesset |
Je n'ai cependant pas pu visiter le Parlement car les visites guidées, bi-hebdomadaires, ont lieu uniquement le mardi et le jeudi.
A défaut, je
me suis donc contentée de le prendre en photos à travers la vitre blindée qui le protège.
|
Passage de sécurité à l'entrée de la Knesset |
|
Vitre blindée devant le Parlement |
|
La Knesset |
Autant vous dire que ce fut un exercice particulièrement délicat dans la mesure où il est interdit de s'approcher trop près de la vitre, comme me l'a rappelé un militaire faisant le gué à quelques mètres de moi.
Ce dernier avait jugé anormal que je me rapproche autant pour prendre mes photos.
Face à la Knesset, il ne faut absolument pas manquer d'admirer la superbe Ménorah, chandelier, en bronze sculptée, symbole de l'Etat d’Israël.
En quittant le site de la Knesset, je suis tombée, au niveau de la grande Etoile de David dont je vous ai précédemment parlé, sur une manifestation d’une cinquantaine de pacifistes israéliens et arabes, membres du mouvement idéologique "La Paix Maintenant".
|
Manifestation du mouvement "La paix maintenant" |
Une caméra de télévision, qui avait installé tout son dispositif autour de l'étoile, filmait la manifestation sous les yeux des policiers israéliens qui l'encadraient.
|
Equipe de la chaîne de télévision |
De là, je me suis rendue, pour ma deuxième étape culturelle de la matinée, au Musée d’Israël, situé à à peine 300 mètres du Parlement, dont on m'avait vantée les collections.
Je voulais avant tout y voir, ce que je considérais comme étant le plus grand joyau du Musée d’Israël, à savoir la Salle des Manuscrits.
Située dans un bâtiment annexe se trouvant à l’est
de l’entrée du musée, cette salle abrite les célèbres manuscrits de la mer Morte découverts près de Qumran par un bédouin arabe qui cherchait sa chèvre dans une grotte.
J'ai trouvé très émouvant le fait de voir d'aussi vieux parchemins, datant d'avant l'ère chrétienne, aussi bien conservés.
Ils étaient également d'une grande finesse calligraphique.
De plus, le tout a été avantageusement mis en valeur par une configuration en cercle.
|
Entrée de la Salle des Manuscrits |
A ne pas manquer le dôme blanc, désormais célèbre, surplombant la salle des Manuscrits.
|
Le Dôme de la Salle des Manuscrits
|
Une fois
sortie de cette salle, j’ai emboîté le pas à quelques touristes et me suis retrouvée,
stupéfaite, devant une reproduction en plein air de la
ville de Jérusalem à l’époque du second temple bâti par Hérode.
|
Reproduction de Jérusalem au temps du second temple. Musée d’Israël
|
Des sculptures étonnantes s'offrent au regard du visiteur dans les allées du Musée d’Israël
L’allée qui
m’a ensuite menée au bâtiment principal du musée compte de multiples
sculptures, notamment un Apollon grec ou une pomme géante à moitié entamée,
signées par quelques grand noms de la sculpture, au rang desquels figurent Rodin.
Une fois à l’intérieur, j’ai réalisé que ce musée recelait beaucoup plus de joyaux
artistiques que je ne l’aurais pensé.
En conséquence, ce serait une grossière
erreur de réduire le Musée d’ Israël à la seule salle des Manuscrits.
Ainsi, quelques sections du musée ont véritablement retenu mon attention.
C'est le cas de la salle des
sarcophages et autres vestiges antiques.
Ensuite, les reconstitutions originales de 3 synagogues venant notamment d’Italie
ou du Suriname ont su également attiser ma curiosité !
|
Intérieur de la synagogue reconstituée en provenance d'Italie |
|
Reconstitution d'une synagogue provenant du Suriname |
Puis, j’ai été littéralement sciée lorsque j’ai découvert la superbe et riche section, qui m'a faite immédiatement penser au musée parisien du Quai Branly, consacrée aux arts premiers.
A coté
des cavaliers dogons, on retrouve des objets venus d'Océanie, des masques amérindiens mais aussi des bouddhas ou des statuettes représentant des divinités indiennes.
|
Cavalier dogon. Musée d’Israël |
|
Sculpture indienne |
|
Estampe japonaise |
Autant dire
que cette section permet une véritable "échappée belle" dans le temps et à travers tous les
continents!
Enfin, les
salles consacrées à l’art pictural moderne valent tout autant leur pesant d’or : peintures notamment de Chagall, Soutine, Modigliani et quelques sculptures telles que l’Oeuf de Brancusi.
|
Peinture de Modigliani |
|
L'oeuf de Brancusi |
J’ai donc
quitté le musée d’Israël en ayant des étoiles plein les yeux tant j’y ai vu de
belles choses !
Vieille Ville, here I come !
Last but not least, le
temps était enfin venu pour moi de réaliser ce rêve de catéchumène dont je vous ai
parlé dans le 1er épisode consacré à la Terre Sainte à savoir découvrir la vieille ville de Jérusalem.
Là, se concentre une grande partie des
sites les plus sacrés du christianisme, du judaïsme et de l’islam.
Jérusalem
est une ville fortifiée à laquelle on accède en passant par l'une des 8 portes,
datant du 16ème siècle pour 7 d’entre elles et du 19ème
pour la dernière, qui ceinturent la ville.
|
Une des portes d'entrée de la vieille ville |
Les amis grâce auxquels j'ai découvert la vieille ville, à pied, ont décidé de me faire entrer dans
Jérusalem par la porte de Zion.
Malgré les
ardents rayons de soleil de ce début d’après midi, la vieille ville était déjà bondée de
touristes et d’israéliens en promenade.
Cette inexplicable grande affluence, sachant que les pèlerins catholiques venus pour la fête de la Toussaint devaient être déjà repartis, nous avait privés du bonheur de pouvoir découvrir la vieille ville avec un guide privé.
En effet, aucune réservation de guide n'était possible avant une bonne semaine !
Du jamais
vu, selon mes amis !
Heureusement pour moi, ces derniers avaient une grande connaissance de tous les sites à visiter. Du coup, l'absence de guide ne se fit pas sentir!
Un panorama à couper le souffle.
Ainsi, après un
quart d’heure de marche dans les ruelles animées, j’ai enfin pu apercevoir, depuis un escalier, le Mur
des Lamentations, où une foule se pressait déjà, ainsi que le magnifique Dôme du
Rocher qui m’avait déjà éblouie la veille lorsque je le contemplais depuis le Mont
des Oliviers.
|
Le Mur des Lamentations et le Dôme du Rocher |
Malheureusement, je dus très vite renoncer à l'idée d'aller sur l'esplanade des Mosquées sur laquelle se trouvent 2 des hauts lieux sacrés de l'Islam que sont le Dôme du Rocher et la Mosquée Al - Aqsa.
En effet, le seul accès, que peuvent
emprunter les non musulmans pour y parvenir, qui se situe à coté du
Mur des Lamentations, était fermé.
Pour avoir
une chance de visiter le Dôme du Rocher il aurait d'une part fallu, si l'accès avait été ouvert, que je passe par une agence de
voyages ou un guide qui auraient, au préalable, organisés l’excursion et que je sois, d'autre part, suffisamment patiente pour endurer les mesures de sécurité draconiennes avant tout
accès à l’esplanade des Mosquées.
Ma déception a été encore plus grande quand l'un des amis avec qui j'étais m'a assurée que le Dôme du Rocher était une pure merveille architecturale.
Il avait, lui, eu la chance il y’a
plusieurs années de le visiter.
Néanmoins, tout n'était pas perdu.
Il
me restait encore à jeter mon dévolu sur les sites chrétiens et le Mur des
Lamentations.
Le Mur, lieu le plus important du judaïsme
Site le plus sacré du judaïsme, le Mur des Lamentations, mur occidental, est le seul vestige du second temple détruit
par les romains en 70 après JC.
La première
chose qui m'a frappée, quand je me suis trouvée face au mur, a été de constater
que la séparation hommes / femmes qui
prévaut habituellement dans les synagogues, existe également au Mur des Lamentations.
|
Séparation hommes/femmes au mur |
A gauche, c'est le territoire réservé aux hommes.
Portant sur la tête la kippa, calotte convexe dont le port est obligatoire pour eux dans les lieux sacrés, ayant pour certains les épaules recouvertes du tallit, châle de prière blanc et bleu, les hommes priaient de façon très disciplinée, face au mur, en hochant la tête de façon répétée.
Qui ne connait pas cette image d’Épinal ?
De temps à
autres, je les voyais glisser dans les interstices du mur des petits bouts de papiers sur lesquels ils avaient noté
leurs souhaits pour l'année en cours.
En effet, selon la croyance populaire, les vœux déposés au mur ont plus de chance de se réaliser!
Je fus ensuite surprise de voir comment, une fois les
prières terminées, les hommes quittaient le mur.
En effet, il ne fallait jamais partir en lui tournant le
dos.
Cela donnait donc lieu à une étrange chorégraphie où l'on pouvait voir des groupes d’hommes marcher à reculons jusqu’à la petite palissade qui sépare l’esplanade du Mur des Lamentations.
A cette frontière, ils s'autorisaient à reprendre une marche normale.
On avait par ailleurs pensé à tout pour que les
hommes qui n’avaient pas de kippas puissent en emprunter juste avant d'accéder au mur.
|
Il est possible de récupérer une kippa avant d'aller prier au Mur |
A droite, c’est
le territoire réservé aux femmes.
|
Femmes priant au Mur |
Contrairement au côté réservé aux hommes, de nombreuses chaises sont disposées pour leur permettre de se reposer si le besoin s'en fait sentir.
Mais en cette heure de forte affluence, aucune n'était libre.
C’est avec beaucoup de difficultés que j’ai finalement réussi à me frayer un chemin à travers
cette foule de femmes, pour pouvoir, moi aussi, déposer mes vœux dans les interstices du mur.
Enfin, cela supposait qu'il y'ait encore de la place !
En effet, les doléances des femmes semblaient beaucoup plus nombreuses que
celles de leurs coreligionnaires masculins car tous les interstices se trouvant
à ma petite hauteur étaient déjà remplis de petits papiers.
Certains traînaient même par terre.
Par miracle et alors que je m’apprêtais à rebrousser chemin, j'ai fini par trouver un petit recoin pour insérer le mien.
Il était désormais temps d'aller découvrir les sites chrétiens de la vieille ville.
Sur le chemin des sites chrétiens de la Vieille Ville
Avant cela, j’ai tenu à faire une pause en arpentant
le souk,situé dans le quartier arabe de la vieille ville, où se succèdent de nombreuses échoppes pour touristes.
|
Une ruelle du souk |
A dire vrai, j'étais aussi à la recherche d'un encas, ce qui, croyez moi, ne manque pas dans la vielle ville !
Comment ne pas se sentir revigorée pour la suite du parcours, après un arrêt chez un boulanger pour un goûter fait de pitas, tout juste sorties du four, assaisonnées d’huile d’olive et
de zataar, un mélange d'épices du Moyen Orient, ainsi qu'un verre de jus de grenade fraîchement pressée, acheté chez un
marchand ambulant?
D'autres pauses gourmandes y sont également possibles au rang desquelles figurent notamment les délicieux chawarmas ou les excellentes pâtisseries orientales accompagnées d'un thé à la menthe.
Pour ceux
qui n’ont pas le sens de l’orientation, il ne faut pas perdre de vue que la
vieille ville, du fait de son relief vallonné et de ses multiples dédales, est
un labyrinthe où il est facile de se perdre.
Si cela
devait vous arrivez ne paniquez pas !
Vous trouverez toujours une âme
souriante et bienveillante qui vous indiquera le chemin, même si cette âme à l’apparence
d’un prêtre orthodoxe.
|
Prêtre orthodoxe dans la vieille ville. Jérusalem.
Une multitude de sites chrétiens dans la Vieille Ville
|
Sans m'en rendre compte, nous sommes parvenus, comme l'indiquait une plaque à notre gauche, à l'entrée de la Via Dolorosa, celle sur laquelle le Christ a effectué son chemin de croix.
|
Entrée de la Via Dolorosa |
Un peu plus loin sur la
gauche, je distinguais l'empreinte d'une main, façonnée dans la pierre, sur laquelle tous les touristes posaient leurs paumes.
Mes amis m'ont alors expliquée, que selon une croyance ancienne, le Christ aurait, d'épuisement, appuyé sa main à cet endroit là, alors qu'il cheminait vers le Golgotha.
Sa main aurait donc laissé une empreinte dans laquelle tous les pèlerins et touristes s'évertuaient désormais à placer aussi leurs mains.
Autre surprise de taille, et ayant déjà visité la vieille ville avec un guide privé, ils m'ont révélée que la véritable Via Dolorosa n'était pas la voie sur laquelle nous ne tenions.
La véritable Via Dolorosa se trouvait, en réalité, un peu plus bas
sous terre.
Par chance, ils se rappelaient encore de l'itinéraire qui y menait et après quelques
descentes de marches d'escaliers, je pus enfin fouler the REAL Via Dolorosa
|
la véritable Via Dolorosa |
De là, je suis
ensuite allée voir l’ exiguë cellule où le Christ avait été emprisonné.
Découvrir un point de vue exceptionnel sur le Dôme du Rocher
Toujours
grâce à mes amis j’ai pu également découvrir, à travers la fenêtre d'une école primaire arabe se trouvant dans la vieille ville, un joli point de vue sur le Dôme du Rocher, la foule en moins.
|
Vieille ville de Jérusalem. En route pour le point de vue sur le Dôme |
|
L'exceptionnel point de vue sur le Dôme du Rocher depuis l'école maternelle |
Priceless!
La ferveur effrayante au Saint Sépulcre
Puis, je me
suis dirigée vers l’Eglise du Saint Sépulcre, construite sur le Golgotha, lieu
de crucifixion du Christ, laquelle abrite également son tombeau.
|
Couronnes d'épines sur le trajet menant à l'Eglise du Saint Sépulcre |
Pour y
accéder, mes amis ont décidé de me faire passer par l’étonnante chapelle éthiopienne mitoyenne de l’église.
Dans cette dernière, à l'éclairage limité, régnait en maîtresse l’odeur de
l’encens.
Ses murs étaient couverts de nombreuses peintures représentant des
saints éthiopiens ou la reine de Saba lors de son voyage à Jérusalem à l’époque
du roi Salomon.
Quelques minutes plus tard, j'étais enfin dans le saint des saints, l’Eglise du Saint Sépulcre !
J’ai été
surprise par l’aspect dépouillé, presque froid, de cette dernière ainsi que par son manque de
luminosité. Il y faisait, en effet, très sombre.
|
A l'intérieur de l'Eglise du Saint Sépulcre |
J'ai très vite remarqué, sur ma droite, une foule compacte qui montait des escaliers.
Le début de l'hystérie des fidèles
Sans trop
réfléchir je l’ai suivie pour découvrir, la haut au fond de la salle et au lieu dit du Golgotha, une file interminable de pèlerins, se bousculant, en attendant de pouvoir toucher un bout de la pierre sur laquelle a été plantée la croix du Christ.
Certains, une fois parvenue devant la pierre, s’agenouillaient pour la toucher.
|
la queue pour toucher la pierre du Golgotha |
|
la fameuse pierre |
Quelque peu mal à l'aise devant cette ferveur religieuse, j’ai finalement décidé
de passer mon tour et je suis redescendue.
Là, au pied
des escaliers, j’ai été accueillie par une scène surréaliste : des
croyants, dont bon nombre de femmes, littéralement hystériques, frottaient, par
dévotion, leurs vêtements et châles sur la pierre tombale sur laquelle le corps
du Christ a été déposé une fois descendu de la Croix.
J’ai poursuivi mon chemin un peu plus loin dans Eglise jusqu'au tombeau du Christ.
|
Entrée du tombeau |
Là encore, il y’avait
une queue phénoménale.
Un guide francophone m'a alors indiquée que l’attente avant
de pénétrer dans le tombeau serait d’au moins 3 heures. Il était presque 18 heures
Cela m’a
définitivement démotivée et j’ai quitté Eglise.
Je me suis
sentie presque soulagée, lorsque je me suis enfin retrouvée à l’air libre sur le perron de Eglise.
|
Perron de l'Eglise du Saint Sépulcre |
Cette foule de fidèles semblant en transe
m’a presque fait peur !
Je vous
recommande donc, dans la mesure du possible, d’éviter de visiter le Saint
Sépulcre, en période de fêtes religieuses chrétiennes, car l’affluence y est
alors insupportable !
Agoraphobes passez votre chemin !
Pour me
remettre de ces émotions, nous avons décidé de retourner dans le
souk pour siroter un thé à la menthe.
Au détour des ruelles qui nous y
ramenaient j’ai pu remarquer l’omniprésence dans la ville de la jolie croix de Jérusalem. Elle ornait souvent les portes.
|
Croix de Jérusalem. Ruelle de la vieille ville.
|
Après le thé, s’ensuivit
une ballade dans la partie juive de la vieille ville pour découvrir les souterrains
centenaires du Cardo où l’on peut encore voir, par endroits, des colonnes
restaurées.
Toutefois une grande partie
du Cardo est désormais le siège de jolies boutiques d’art et de magasins de
souvenirs.
|
les boutiques du Cardo |
Déjà 18h40.
La magie du Mur et du Dôme, de nuit
Il fallait que nous hâtions le pas pour revenir vers le Mur des
Lamentations où mes amis m’avaient réservée une surprise extraordinaire !
A cette
heure ci, alors que la nuit était déjà quasiment tombée, j'ai trouvé que la magie du Mur, éclairé, était encore
plus forte que dans l’après midi.
|
Le Mur des Lamentations éclairé de nuit |
Sur l'esplanade, des rabbins devisaient ensemble, des familles se baladaient et des futures mariées y prenaient des photos.
|
Rabbins au Mur |
|
Mariée prenant des photos devant le Mur |
Je n’eus pas
le temps de m’attarder plus longtemps car il fallait se rendre au point de
rendez vous.
L'exceptionnelle visite des tunnels sous le Mur
Mes amis avaient en effet réservé une visite guidée, d’un peu plus
d’une heure, dans les tunnels du Mur des Lamentations.
Si si, vous avez bien lu !
Avec
un guide, qui allait se révéler exceptionnel, nous allions parcourir les
tunnels, situés en dessous du Mur, qui ont été mis à jour lors de fouilles
archéologiques.
Ce passage,
de plusieurs centaines de mètres et qui suit le tracé du mur, est un
véritable travail de titan car les blocs de granit qui le constituent
pèsent à eux seuls plusieurs tonnes !
|
L'intérieur des tunnels situés sous le Mur |
|
Notre groupe en pleine contemplation de ces vastes blocs de pierre |
C’est donc sur cette jolie note culturelle que j’ai terminé ma visite de Jérusalem "la
religieuse".
A titre informatif, j’ajouterai qu’à Jérusalem, comme dans tout le pays, il ne faut pas perdre de vue que les
commerces sont fermés le samedi pour le shabbat (vous n’avez pas oublié ma
malencontreuse expérience du marché aux puces de Jaffa dans la 1ère
partie de la série « En Terre Sainte », n’est ce pas ?).
Il ne faut non plus oublier que certains commerces peuvent
également être fermés, le vendredi, dans des zones peuplées majoritairement de musulmans
comme à Jérusalem Est ou dans le quartier arabe de la vieille ville.
Enfin, les boutiques du quartier chrétien de la vieille ville
peuvent, quant à elles, être fermées le dimanche.
In fine, mes seules grandes déceptions, lorsque j'étais à Jérusalem, ont été l’impossibilité pour moi de
pouvoir, d'une part, me rendre sur l’Esplanade des Mosquées et, d'autre part, de pouvoir visiter Eglise de la Nativité, lieu de naissance du Christ, à Bethléem, et le Tombeau des Patriarches à Hébron .
Les deux derniers sites sont difficiles d’accès
car il se situent en territoire palestinien.
Même le personnel arabe de l'hôtel ou je demeurais à Jérusalem Est m’a fortement
déconseillée cette expédition, qu'il jugeait périlleuse pour moi.
Il m’ont
expliquée que je serai tout d’abord ralentie par les nombreux checkpoints de sécurité effectués par les forces de sécurité Israélienne.
De plus, selon eux, je courais également le risque, à bord de ma voiture de location immatriculée en Israël, d’être
prise pour cible par des snipers une fois que je serai en territoire palestinien.
A les entendre, la
meilleure façon de visiter les territoires était de passer par une des
nombreuses agences de voyage organisant des excursions à la journée.
A regrets, j'ai donc du renoncer à ces projets de visite.
Cependant, mon rêve, de petite fille, de voir Jérusalem a, deux décennies plus tard, été concrétisé ! Et c'est bien là l'essentiel!
Et
si le cœur vous en dit, vous pouvez également partager avec moi vos
impressions, émotions et pourquoi pas interrogations après lecture de
cet article.
Si si n'ayez pas peur :)
Pour laisser vos commentaires c'est donc, un peu plus bas, juste après le logo du Journal d'un Pigeon Voyageur et le libellé de l'article.
Alors à vos plumes !
NB: Il vous faudra prouver que vous n'êtes pas un "ordinateur" pour voir votre commentaire publié :-)
LE PIGEON VOYAGEUR
Toute Reproduction, utilisation et exploitation du texte ainsi que
de mes photos personnelles figurant dans cet article sont interdites
Libellés : ARCHITECTURE, ART, ASIE, DEVOIR DE MEMOIRE, HISTOIRE, ISRAEL, MÉMORIAUX, MOMENTS D EVASION, MOYEN-ORIENT, MUSEE, VOS ENVIES