REIMS, UNE VILLE MARTYRE DURABLEMENT ÉPROUVÉE PENDANT LA 1 ère GUERRE MONDIALE
LA CATHÉDRALE, PREMIÈRE VICTIME DES ALLEMANDS
Le 3 août 1914, l'Allemagne déclare la guerre à la France.
Un mois plus tard, le 4 septembre, les troupes allemandes bombardent Reims et sa cathédrale, pour la première fois, entrent dans la ville et l'occupent.
Le 19 septembre, la cathédrale, joyau gothique et haut symbole de l'histoire de France, brûle après un énième bombardement allemand dont elle a été victime. A croire que ces troupes se sont volontairement acharnées sur ce lieu cher aux français.
Aujourd'hui, rien ne permet d'imaginer ces destructions et le champ de ruines qu'était Reims au sortir de la guerre.
En effet, la ville et plus particulièrement la cathédrale, qui a subi durant tout le conflit pas loin de 300 bombardements (l'ayant endommagée en grande partie), a été reconstruite, par l'architecte Henri Deneux, et reconsacrée en 1937.
Cela, grâce à de généreux donateurs.
Parmi ces derniers figurent notamment John Rockfeller qui a financé, avec sa fondation, la réfection de la toiture de la cathédrale.
En signe de reconnaissance, une des rues menant à l'édifice, porte son nom.
En outre, la cathédrale classée, depuis 1991, au Patrimoine Mondial de l'Unesco, abrite également désormais de magnifiques œuvres dont de splendides vitraux de Marc Chagall, inaugurés en 1974, que je ne me suis pas lassée d'admirer pendant de longues minutes.
Quand je m'y suis rendue à la mi octobre, une exposition, très bien réalisée, à l'intérieur de cette dernière permettait aux visiteurs d'en apprendre davantage sur les turpitudes subies par cet édifice religieux durant la guerre 14/18.
Enfin, la cathédrale a conservé sa fonction symbolique puisque c'est là que la réconciliation franco-allemande a été célébrée lors d'une messe de juillet 1962 entre les présidents Charles de Gaulle et Konrad Adenauer puis commémorée, pour le cinquantenaire, en 2012 entre la chancelière Angela Merkel et le président François Hollande.
quelques photos à l'intérieur de la cathédrale
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Vue sur la cathédrale depuis la rue Rockfeller |
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l'exposition sur la 1 ère guerre mondiale dans la cathédrale |
les vitraux de Chagall dans la cathédrale
QUAND LE MUSEE DES BEAUX ARTS CELEBRE LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE
Je m'y suis rendue, en quittant la cathédrale, dans la perspective d' admirer les tableaux de Cranach et de Corot qui font partie de sa collection permanente.
Cependant celle ci venait d' être remplacée par une exposition "Jours de guerre et de paix" proposant, via des œuvres d'art des deux pays, un regard croisé, franco-allemand, sur ce conflit.
Le musée n'allait pas tarder à fermer, il était donc inutile de parcourir l'exposition au pas de charge !
Ce sera peut être pour une autre fois ?
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Affiche de l'exposition |
LE CIMETIÈRE DE SILLERY
C'est en revenant de mon échappée dans les vignobles champenois de Verzenay, qui feront prochainement l'objet d'un article, que je me suis arrêtée devant le cimetière de Sillery où sont inhumés plus de 11000 soldats, morts au combat lors des batailles de Champagne .
Par ces tombes alignées, il m'a un peu fait penser au cimetière américain de Colleville sur Mer que j'ai visité il y'à quelques années et où sont enterrés les soldats américains tués, au cours du D Day, le 6 juin 1944, sur les plages de débarquement de Normandie et notamment celle d'Omaha Beach.
Je suis également passée devant le Fort de la Pompelle, situé à quelques kilomètres de Reims, que je n'ai malheureusement pas été en mesure de visiter, faute pour moi d'y être parvenue avant l'heure de fermeture quotidienne.
Ce fort, construit à la fin du XIX ème siècle pour compléter le système de défense mis en place autour de Reims, a été le lieu d'âpres combats et de bombardements incessants de la part des troupes allemandes, pendant la Grande Guerre.
Mais il a su résister et n'est jamais tombé.
Depuis, le site a été reconverti en un musée de la grande guerre, où sont notamment conservés des objets du quotidien utilisés dans les tranchées, des armes, pièces d'artillerie, des centaines de couvre-chefs de la première guerre ou encore des uniformes, et où il est également possible de voir des casemates.
Après avoir été récemment rénové, il a ré-ouvert ses portes au public.
REIMS PENDANT LA SECONDE GUERRE MONDIALE
Le 11 juin 1940 les troupes allemandes entrent dans Reims et l'occupent durablement jusqu'à l'arrivée des troupes alliées et la libération de la ville fin aout 1944.
C'est dans le quartier général où le Général américain Eisenhower a installé, quelques mois plus tôt, son QG que l'acte de reddition de l'Allemagne nazie sera signé le 7 mai 1945.
MONUMENT AUX MARTYRS DE LA RÉSISTANCE ET DE LA DÉPORTATION
Si le tribut payé par Reims lors de la seconde guerre mondiale a été moins lourd que lors du précédent conflit, quelques Rémois, résistants ou non, déportés politiques ou à cause de leur religion, ont néanmoins été victimes de la répression nazie.
C'est donc à eux qu'est dédié ce mémorial constitué d'une grande dalle au pied de laquelle a été déposée, depuis 1955, une urne contenant des cendres rapportées des camps.
REIMS, LA VILLE DE LA CAPITULATION ALLEMANDE
Jusqu'à mon dernier week-end à Reims, j'étais persuadée que l'acte de capitulation du III ème Reich, qui mit un terme à la seconde guerre mondiale, avait été signé à Berlin le 8 mai 1945 par le Maréchal Keitel.
Il n'en n'est rien!
En effet la reddition allemande, sans conditions, fut signée la veille, soit le 7 mai à 2h 41 du matin, par le général Jodl, chef d'état major allemand mandaté par l'amiral Donitz (ayant succédé à Hitler), dans la salle des cartes de l'actuel collège technique Franklin Roosevelt de Reims.
Le général américain Dwight Eisenhower, futur 34 eme président des Etats Unis, y avait installé le QG des forces expéditionnaires alliées trois mois plus tôt, après avoir contribué, en tant que commandant de toutes les forces alliées pour l'Europe, au succès du débarquement en Normandie du 6 juin 1944 puis à la libération de Reims fin août 1944.
L'acte de reddition prévoyait dans son deuxième paragraphe que la fin effective des combats n'interviendrait que le 8 mai à 23h afin de permettre la communication de cet ordre à toutes les unités de combat se trouvant sur l'ensemble du front européen.
Si c'est Walter Bedell Smith, chef d'état major d'Eisenhower, qui signa, à la place de ce dernier, cet acte, pour le compte des alliés (car aucun officier allemand présent ce soir là n'était du rang d'Eisenhower), c'est bien Eisenhower lui même qui, peu avant 4 heures du matin ce 7 mai, annonça, dans la salle des cartes, la Victoire alliée au cours d'une allocation radiodiffusée.
Celle-ci évoque sans ambiguïté aucune l'importance de la Ville de Reims dans l'histoire de France.
Ainsi il dit " Je pense qu'il est particulièrement symbolique que la reddition ait été signée au cœur de la France, ce pays qui a tant souffert, ce pays où nous avons débarqué en juin dernier et dont les forces armées et les mouvements de Résistance nous ont tant aidés"
Staline exigea cependant qu'une autre signature intervienne, en secteur soviétique, à Berlin dans la nuit du 8 mai 1945.
Cette fois, c'est le maréchal Keitel qui signe l'acte de capitulation, reçu par le maréchal soviétique Joukov, en présence également du représentant de la France, le Maréchal de Lattre de Tassigny.
Depuis, ce collège a été transformé en un très pédagogique Musée de la Reddition où est notamment évoqué le rôle de Reims dans les dernières heures de la guerre. Y sont aussi exposés de nombreux objets et documents historiques, outre des mannequins représentant des soldats d'époque.
En ce qui me concerne, j'ai beaucoup apprécié le petit film introductif, issu des archives télévisées, qui est projeté au visiteur avant qu'il n'explore le musée.
J'ai également ressenti beaucoup d'émotion lorsque je suis rentrée dans la salle des cartes, où la capitulation allemande a été signée, demeurée en l'état depuis 69 ans (chaises et tables) et classée Monument historique !
Incroyable !
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Eisenhower | | | |
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images du Film d'archives projeté
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salle des cartes |
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la signature |
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l'allocution d'Eisenhower après la signature de la reddition allemande |
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Einsenhower décoré par De Gaulle |
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salle de projection du film au Musée de la Reddition |
quelques photos prises dans le Musée
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généraux Bradley et Patton |
dans la salle de signature
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la table de signature |
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drapeaux des vainqueurs |
Vous conviendrez donc avec moi que Reims n'est pas uniquement la ville du Champagne. Elle a également marqué durablement l'histoire de France :)
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LE PIGEON VOYAGEUR
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