VOUS ETES EN ETAT D'ARRESTATION !


rez-de-chaussée, Het Arresthuis


    J'ai toujours eu conscience, aussi loin que remontent mes souvenirs, de l'indicible plaisir que j'éprouve à voyager.

De la fébrilité de la préparation, en amont, de mes escapades au bonheur sans cesse renouvelé de découvrir d'autres contrées.

De la joie de réaliser mes livres photos au retour au plaisir infini de partager mes souvenirs et mon ressenti avec mes proches.

   Sans que je ne m'en rende véritablement compte je suis devenue, au fil des ans, accro aux voyages..

Si si !!

Pourtant, mon coming out en tant que traveladdict ne date que d'il y à deux ans.

En effet, en 2013, au lieu de prévoir un diner avec mes proches, organiser une soirée ou établir une liste de livres à m'offrir pour mon anniversaire, j'ai préféré, comme je l'expliquais il y' a quelques jours à la blogueuse Aamlorie ici, fêter cette nouvelle bougie en m'échappant en dehors de paris pour le week-end.

Une tradition était née, à laquelle je n'ai depuis lors pas dérogé.

Néanmoins,  choisir chaque année une destination, différente et atypique, s'est finalement révélée être une tâche moins aisée que je ne l'aurais pensé de prime abord.

Il faut dire qu'en janvier, mois de ma naissance, il fait plutôt frisquet en Europe.

Je dois alors ruser, moi la fille du soleil, pour dénicher un lieu qui non seulement me plaise mais où les températures ne soient pas glaciales ( c'est entre autre pour cela que je n'ai pas encore trouvé le courage nécessaire pour me rendre en Finlande et y observer les aurores boréales, escapade dont je rêve pourtant !)

 Sans compter qu'à cette période de l'année, hormis dans les stations de ski et à la montagne, beaucoup de sites que j'aimerais visiter sont fermés jusqu'au printemps et de nombreux établissements hôteliers et restaurants, hors saison oblige, prennent leur congés à ce moment là.
Si en 2013, je n'ai eu aucun mal à trouver cette fameuse destination d'anniversaire, la tache a été un poil plus ardue l'an dernier et encore davantage cette année.

Je n'ai finalement dû mon salut qu' à ma très précieuse TO DO TRAVEL LIST ( quand je vous disais que je suis quelqu'un de très organisé ) !

Celle-ci, que je mets à jour régulièrement, recense mes derniers coups de cœur (sites, villes, pays, hôtels) touristiques et me permet d'y puiser des idées d'escapades.

   Ainsi, et après maintes et maintes tergiversations, une relecture de cette dernière m'a permis, début janvier, d'arrêter mon choix sur  le lieu dont je vais à présent vous parler.

Reste à savoir comment il a réussi à figurer sur ma liste très sélective ? 

Il ne vous aura sans doute pas échappé que mon crédo est de me rendre, autant que faire se peut, dans des lieux  où personne ne songerait à aller.

Dès lors,  je m'empresse toujours de lire les articles de voyage établissant des classements : TOP 5, 10 ou 20 des lieux incontournables à voir ou encore des hôtels les plus romantiques, atypiques où passer une nuit !

C'est d'ailleurs ainsi que j'ai repéré puis me suis rendue à l'hôtel malawite  Kaya Mawa dont je vous ai parlé, il y à quelques mois, ici.

   Ainsi, courant juin  2014, soit quelques semaines avant que je ne commence à tenir ce blog, je suis tombée sur un article recensant 10 des hôtels les plus insolites d'Europe.

Si plusieurs ont attiré mon attention, j'ai immédiatement eu un coup de cœur pour un établissement construit au sud des Pays Bas.

Plus précisément à Roermond, une petite ville de la province du Limbourg, (dont j'ignorais, je l'avoue, l'existence jusqu'à ce que je  ne découvre cet hôtel), se situant à un peu moins de 4 heures et demie de route de Paris.

En redécouvrant ce nom, il y' a quelques semaines dans ma TO DO TRAVEL liste, j'ai su, en quelques secondes, que  l' Het Arresthuis allait être, en 2015, le parfait cadre où fêter mon anniversaire !!

Vous,  qui au fil de vos lectures sur le blog me cernez déjà quelque peu, devez vous demander, à juste titre, quelle doit être la particularité de ce lieu pour que moi, grande citadine devant l'éternelle, je délaisse Amsterdam, la capitale hollandaise que j'adore, pour presque aller me "terrer" dans une petite bourgade du sud du pays.

J'y viens !

 Encore quelques minutes de patience et vous allez comprendre l’intérêt, all worth it, suscité par l'Het Arresthuis !

Il s'agit, en effet, d'une ancienne prison reconvertie, il y' a seulement cinq ans, en un magnifique hôtel, ayant pris le soin de conserver, tout en l'aménageant avec brio, l'architecture des lieux.

Comme son nom l'indique, la première destination de cet établissement a été de servir de lieu de détention entre 1863, date de son ouverture, et la mi 2007, date de sa fermeture définitive.

En 2009, la chaine hôtelière Van der Valk, créée depuis 1939 par la famille éponyme , laquelle  possède d'ailleurs plusieurs hôtels notamment en Hollande (dont le très connu Theaterhotel de Orangerie aussi situé à Roermond), en France, en Belgique, en Espagne et à Miami, a entrepris la construction de l'Het Arresthuis.

La prison ayant été classée aux monuments nationaux, certains de ses éléments tels que les cellules, les barreaux aux fenêtres ainsi que les escaliers devaient être conservés dans l'édification du nouveau projet.

Qu'à cela ne tienne !

Car c'est cette signature qui, aujourd'hui, fait tout le charme du Het Arresthuis, charme auquel j'ai d'ailleurs succombé dès que j'ai franchi l'entrée de l'établissement.

A vrai dire, c'était presque déjà le cas après avoir effectué la réservation sur leur site et reçu tous les mails prévenants de l’hôtel dans l'attente de mon séjour.

Bon allez je vous montre en images ce bijou,  l' Het ArrestHuis étant  bien plus qu'une simple prison reconvertie en un fabuleux hôtel :)


LA FAÇADE ET L'EXTÉRIEUR DE L'HET ARRESTHUIS


    Dans une rue, la Pollartstraat, bordée de jolies maisons toutes alignées, construites en briques couleur marron, rappelant  Amsterdam mais également New York, se dresse fièrement l' Het Arresthuis, dont la façade noire dénote :)

Si l'une des entrées de l’hôtel et de son restaurant donne sur la voie principale, Het Arreshuis est également accessible en passant par le parking, gracieusement mis à disposition pour les clients de l'établissement, situé sur la gauche.

   Emprunter ce chemin vous permettra également de découvrir une belle fresque murale : celle d'un prisonnier, boulet au pied, indiquant la sortie :)






parking
deuxième entrée de l’hôtel (via le parking)

ENTRÉE ET CUISINE DE L' HÔTEL


entrée de l'hôtel par la rue principale

   L'entrée (celle située sur la voie principale et non celle à laquelle on accède en passant par le parking de l'hôtel) du Het Arresthuis donne le ton  !

On pénètre dans un univers cosy, feutré et aux lumières tamisées (si, comme moi, vous y arrivez en début de soirée).

Après avoir enjambé la fresque aux poissons, dessinée au sol, mon regard a été happé par la cuisine de l'établissement se situant tout de suite à droite.

Ouverte, spacieuse, lumineuse !

Y trônent, notamment, plusieurs grandes boites à diverses épices ainsi que quelques  appétissants saucissons :)

Mais le clou du spectacle demeure, selon  moi, son vivier aux crustacés que l'on peut admirer depuis le corridor de l'entrée !

Je n'ai jamais été fascinée par les aquariums mais pour ce qui est des viviers c'est une toute autre histoire.

Peut être parce que je sais que je pourrais déguster ce qu'il contient ?

Simple hypothèse :)

fresque aux poissons à l'entrée


la cuisine et son vivier


la décoration du corridor d'entrée

DAMIANZ : UN RESTAURANT, UN BAR ET UNE TERRASSE-COUR EXTRAORDINAIRES 


diner ou prendre un pot autour d'un feu c'est possible

Se restaurer à l'hôtel Het Arresthuis équivaut à mettre un pied au paradis !!

Non non je n'exagère pas !

Tout y est délicieux !

Que ce soit la divine salade, de la carte du room service, à base de mâche, persil, vinaigrette au pesto, tomates cerises, pignon de pain et gambas rôties au cadaif  ou les repas pris au Damianz, le très cosy restaurant de l'établissement.

Parlons en des merveilles culinaires du Damianz !!!

Cela commence tout d'abord par un petit déjeuner complet .

 Ne manquez, pour rien au monde, l'extraordinaire chocolat chaud, les différents et délicieux pains aux céréales, les saucisses grillées de compétition, l'effiloché de thon et le jus de pomme extra, ni trop acide ni trop sucré !

   Le bonheur gustatif s'y  poursuit ensuite,  tout au long de la journée, puisque les repas qui y sont servis sont également d'excellente facture ! 

Et pour cause !

Le chef officiant au Damianz est, ni plus ni moins, qu' un Mozart de la cuisine !

Il élabore un menu, changeant régulièrement,  qui fait la part belle à des associations auxquelles on ne songe pas de prime abord mais qui, au final, explosent  en bouche .

A titre d'exemple, voilà ce que j'ai pu y déguster le premier soir : raviole de queue de bœuf braisée au curry vert en amuse bouche, une sole mariée à des huitres en entremets, un chevreuil associé au cacao en plat ainsi qu'un dessert mariant clémentine et chocolat .

   En outre, comment ne pas mentionner le magnifique dîner d'anniversaire personnalisé, car je ne pouvais pas manger certains des plats prévus au menu ce soir là, concocté par le Chef spécialement pour moi ?

Quelle ne fut, en effet,  ma surprise de me voir servir un bœuf braisé, d'une tendreté indescriptible et se défaisant à la fourchette, relevé de copeaux de truffe noire et accompagné d'un délicieux risotto !

Tellement perfecto, qu'une semaine après, j'en salive encore !

  Il va s'en dire que tous les mets servis sont dressés avec une touche artistique,  beaucoup de couleur et de formes dans l'assiette,  qui ne souffre pas la discussion !

  La cuisine est un art incontestablement maitrisé à la perfection au Damianz !

Mais ce dernier vous réserve encore deux jolies surprises !

L'extrême amabilité du personnel, aussi bien celui du restaurant que de tout l’hôtel de manière générale.

    Je pense tout particulièrement à  Mike, l'adorable chef sommelier, qui outre ses bons conseils quant aux mets à déguster m'a surprise en m'apportant, le soir de mon anniversaire et alors que le restaurant était bondé,  une bougie illuminée avec mon dessert !

Même si cela n'était pas très discret,  j'ai été très touchée par cette délicate attention !

Sachant, par ailleurs, que, quelques heures plus tôt, l'équipe de l'établissement m'avait déposée une carte manuscrite dans la chambre pour me souhaiter un joyeux anniversaire et qu' à l'arrivée au Damianz, le personnel présent n'avait pas manqué de le faire à nouveau ...

   Enfin, avant de vous attabler au Diamanz vous avez la possibilité de siroter un verre ou de grignoter un petit encas soit dans l'ancienne cour extérieure de la prison, plantée d'oliviers  mais où les températures étaient plutôt fraiches en ce mois de janvier, soit en vous lovant confortablement dans les  moelleux fauteuils,  près de la cheminée , du bar !

Mais soyez assurés que vous kifferez, quelque soit l'option retenue !

Parole d'épicurienne :)





la surprise du chef le soir de mon diner d'anniversaire
le feu du bar, vue depuis le lobby de l'hôtel
la cour extérieure, de jour, attenante au restaurant de

DÉCOUVRONS L’HÔTEL EN LUI MÊME


rez-de-chaussée

 Après avoir franchi l'entrée de l'établissement, procédé au check in et dépassé la réception, ouverte 24h/24, il ne me restait plus qu'à rejoindre ma chambre se trouvant à l'étage.

Pour cela, je devais traverser  une partie de l 'allée centrale de l’hôtel, se trouvant au rez-de-chaussée.

Et elle m'a littéralement éblouie !

   J'ai été frappée par toute cette architecture en métal, les barreaux et les escaliers, vestiges de l'époque pénitentiaire de l'établissement.
Et que dire des volumineux lustres blancs, des petits salons aménagés tout le long de cette allée principale, des souvenirs datant de l'époque carcérale ( telles que des clés ou des képis de gardiens), des barreaux aux fenêtres ou encore de ce tableau représentant la célèbre prison américaine d'Alcatraz d'où l'on ne s'échappe pas ?

Sur les cotés, à chacun des 3 étages de l'établissement, se répartissent la quarantaine de chambres, anciennes cellules, bureaux administratifs ou quartiers du directeur aujourd'hui tous reconvertis,  que compte l’hôtel.

Les portes originelles des cellules ont été conservées pour toutes les chambres à l'exception de celles des suites.

Un ascenseur, réservant quelques surprises, permet d'accéder aux étages supérieurs et de contempler, en plongée, l'architecture exceptionnelle des lieux !

Une perspective qui vaut le détour, croyez moi !

In fine, et si jamais l'idée de dormir en prison vous angoisse,  l'Het Arresthuis à penser à tout et vous offre plusieurs moyens de décompresser : salle de fitness et sauna au troisième étage ou profiter d'un massage dans l'intimité de votre chambre.

Je n'ai personnellement testé aucune de ces activités mais une autre cliente, croisée dans l'ascenseur alors que je venais de faire mon check-in, m'a assurée que les massages étaient divins et qu'on lui avait dit beaucoup de bien du sauna.

Bref, avant même de prendre possession de ma chambre, je me sentais déjà bien dans cet hôtel !

devant l'ascenseur



dans l'ascenseur : défilé sur écran de quelques plats du restaurant et affiche d'Alcatraz




admirons l'architecture des lieux











cellule chambre











allée au premier étage  menant aux suites


vue sur la fresque du parking depuis le premier étage

LES SUITES

la Jailer Suite

Sur les 40 chambres, l'Het Arresthuis compte 4 suites.

Elles sont toutes situées, le long d'un couloir au 1 er étage, dans les anciens bureaux de la prison ou les appartements du directeur.

Après avoir longuement hésité à réserver celle dénommée de l'avocat, déformation professionnelle oblige, j'ai finalement choisi la Jailer, au ton bleu.

Bien m'en a pris car c'est un cocon dont j'ai eu beaucoup de mal à m'extraire !!

Je vous laisse en juger par vous même.

le corridor menant aux suites
 




le nom des différentes suites (du juge, du directeur, de l'avocat)




DA CIPIER aka The JAILER SUITE

a gauche la suite de l'avocat et à droite la jailer











chocolats de bienvenue

les bonbons à la menthe déposés sur l'oreiller





Le Het Arresthuis a donc, en ce qui me concerne, tenu toutes ses promesses !

Dans un prochain billet, je partagerai avec vous les escapades culturelles que j'ai pu faire lorsque j'y étais :)

Ben oui, il ne faut jamais perdre de vue que chaque ville, aussi petite soit elle, cache des trésors pour qui prend la peine de les rechercher :) 
 

 Et si le cœur vous en dit, vous pouvez également partager avec moi vos impressions, émotions et pourquoi pas interrogations après lecture de cet article. 

Si si n'ayez pas peur :)

     Pour laisser vos commentaires c'est donc, un peu plus bas, juste après le logo du Journal d'un Pigeon Voyageur et le libellé de l'article.

Alors à vos plumes !

NB: Il vous faudra prouver que vous n'êtes pas un "ordinateur" pour voir votre commentaire publié :-)



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