LOST AROUND SAIGON

autel des ancêtres, Maison de l'Amant, Sadec


Contrairement à ce que l'on pourrait de prime abord penser, les attraits touristiques du Vietnam du sud ne se concentrent pas uniquement dans sa bouillonnante capitale Ho Chi Minh Ville ou sur les berges du Mekong, le fleuve nourricier du pays.

Ainsi, et pour peu que vous soyez disposés à partir à l'aventure, vous réaliserez, très vite, que cette région a d'autres atouts cachés : notamment la station balnéaire de Saint Jacques pour une session farniente ou encore les tunnels de Cu Chi pour une plongée dans l'histoire du Vietnam qui vous fera découvrir les galeries souterraines où se cachaient les forces du Vietcong durant la guerre qui déchira le pays.

   Mais aujourd'hui, c'est sur deux autres sites d'intérêt que vais lever le voile.

Ready ?

A LA DÉCOUVERTE DES TEMPLES CAO DAI


temple Cao Dai à Cai be

    Comme je vous l'avais raconté dans mon précédent billet vietnamien consacré à Ho Chi Minh Ville, l'ancienne Saigon est une ville tolérante qui abrite aussi bien l'imposante cathédrale catholique, des mosquées, un centre où les personnes de confession juive peuvent pratiquer leur culte que des temples chinois et hindous.

Je pensais donc avoir fait le tour du sujet en ce qui concerne les édifices religieux.

Mais que nenni ! 

Où avais je donc la tête pour oublier  le caodaisme

    En réalité je n'ai appris l'existence de cette religion, dont le nom fait directement référence à l'Oeil de Dieu, qu'une fois en route pour l'embarcadère de Cai Be  près duquel se dresse un temple cao dai que j'allais visiter avant d'embarquer pour ma première croisière sur le Mékong.


Mais connaissez vous le caodaisme ?

Si cette religion, fondée dans les années 20 par Ngo Van Chieu, un fonctionnaire de la Cochinchine, a immédiatement rencontré un succès fulgurant, elle est aujourd'hui considérablement appauvrie après avoir vu, à l'issue de la Guerre du Vietnam, ses possessions confisquées par le gouvernement,  en guise de représailles.

En effet, les fidèles cao dai ont fait, durant la guerre, le malencontreux choix  de soutenir les forces sud vietnamiennes et américaines contre le Vietcong, finalement victorieux.

    La survie du caodaisme ne tient donc qu'aux dons de ses nombreux fidèles, que l'on estime à un peu plus de deux millions,  toujours vêtus de blanc, auprès desquels, elle continue, notamment dans le sud du Vietnam, à avoir une audience considérable.

En ce qui me concerne, cette religion m'a étonnée a bien des égards : autant par les principes qu'elle promeut que par l'architecture de ses édifices.

       Ainsi, le caodaisme se distingue par un syncrétisme ne souffrant pas la discussion.

Cette religion mêle en effet plusieurs philosophies, croyances et religions, aussi bien occidentales qu' orientales, avec pour postulat premier qu'il n'y a qu'un seul dieu commun à tous.

En conséquence, les fidèles du Cao Dai assurent le culte des ancêtres propre à la culture vietnamienne, vénèrent tout autant Jesus, Mahomet, Buddha, les maîtres taoistes et Confucius que des personnalités plus étonnantes à l'instar de l'écrivain français Victor Hugo, le philosophe Descartes ou encore Jeanne d'Arc.

De même, ils célèbrent les fêtes propres à chacune des religions dont la doctrine caodaiste s'est inspirée.

    C'est dans la ville de Tay Ninh , saint siège du caodaisme, se situant à une centaine de kilomètres d'Ho Chi Minh Ville, que vous serez le mieux à même d'en prendre toute la mesure.

Tay Ninh ne figurant pas à mon programme de visite c'est au temple de Cai Be que je me suis arrêtée car son architecture, elle aussi syncrétique, est tout à fait représentative du célèbre temple-cathédrale de Tay Ninh (et donc des constructions caractérisant cette religion).

     Ainsi divers éléments de l'édifice tels que ses tours d'entrée, la présence de feuilles de lotus sculptées, des mosaïques, des vitraux très colorés, des dragons (l'étant tout autant) qui s'enroulent autour de massifs piliers ainsi que de multiples représentations de l’Oeil Divin (symbole du caodaisme), rappellent les églises, les pagodes ainsi que les temples maçonniques.

Encore plus surprenante a été pour moi l'observation, à l'entrée du temple, d'une fresque représentant les Trois Saints considérés par le caodaisme comme étant les guides spirituels de l'humanité : l'écrivain français Victor Hugo, l'homme d'état chinois Sun Yat Sen  tenant un encrier et le poète vietnamien Nguyen Binh Khiem.

     Découvrir ce temple de la religion cao dai est donc une expérience inattendue que je ne suis pas prête d'oublier :)







fresque à l'entrée du temple
fidèle en prière






oeil du cao dai, symbole de la religion




SUR LES TRACES DE MARGUERITE DURAS A SADEC

portraits de Marguerite Duras, Maison de l'Amant, Sadec

Petite ville du Delta, Sadec ne constitue, à priori, pas, et ce en dépit de son pittoresque marché ainsi que ses nombreuses pépinières, une étape touristique incontournable.

 Pourtant nombreux sont ceux qui s'y arrêtent .

La renommée de cette bourgade tient en deux substantifs : Marguerite Duras, l'auteure française, et  L'Amant, du nom de son ouvrage autobiographique, publié en 1984, adapté, en 1992, au cinéma par Jean Jacques Annaud et dont l'intrigue se déroule en partie à Sadec.

    C'est en effet dans cette ville, où sa mère, Madame Donnadieu, était, entre 1920 et 1930, directrice de l'école primaire des filles que la jeune Marguerite Duras passa son enfance et une partie de son adolescence.

 Elle y rencontra également, à 16 ans, Le Chinois, son aîné de 10 ans, qui allait devenir son amant, en dépit des préjugés de la société d'alors.

Un amour de jeunesse qu'elle ne revit jamais, après son départ pour la Métropole, mais qui néanmoins lui inspira, quelques années plus tard, le personnage de l'Amant.

Si aujourd'hui la maison où vivaient les Duras n'existe plus, vous pourrez toujours découvrir l'école primaire précitée aux murs jaunes assez décrépis.

Il est possible, semble t'il, d'avoir accès au registre de l'établissement.

En cette fin du mois d’août l'école était cependant fermée.

l'école des filles





   Mais le clou du spectacle demeure l'exploration de la maison bleue, celle où vécut l'amant.

Une magnifique demeure qui témoigne de l'aisance financière du père, un riche mandarin de la ville, de ce dernier.

   Je suis en effet tombée, tout d'abord,  sous le charme de son architecture ciselée et ses jolies balustrades.

Le ravissement s'est ensuite poursuivi à l'intérieur de la maison avec les sculptures très travaillées, l'autel consacré aux cultes des ancêtres, les superbes meubles en teck et les jolies chambres.

Admirateurs de Marguerite Duras, sachez qu'il est désormais possible d'y dormir car elle fait désormais office de maison d'hôte.

  Last but not least, des clichés pris durant le tournage réalisé par Jean Jacques Annaud, des photos de l'auteure française  (à différents âges) ainsi que celles de la famille du Chinois  sont accrochés au mur

Si ce dernier épousa une vietnamienne qui lui donna 5 enfants, la légende dit qu'il aurait, sur son lit de mort (au début des années 70), confessé n'avoir eu qu'un amour dans sa vie : Marguerite Duras :)

la maison de l'Amant à Sadec


































portrait de l'Amant, sa famille, Marguerite Duras et photos du tournage du film éponyme
l'Amant
avec son épouse
ses enfants

Marguerite Duras

Photos du film l'Amant

   Si l'idée de poursuivre votre itinéraire sur les pas de Marguerite Duras, dans le sud du Vietnam, vous tente, n'hésitez pas revenir dans les rues de l'ancienne Saigon .

Notamment devant le lycée, situé au cœur de la ville, qu'elle fréquenta et où la voiture du Chinois l'attendait pour la mener jusqu'à lui.

Puis dans le quartier chinois de Cholon où se trouvait la garçonnière de ce dernier laquelle abrita leurs amours comme je vous le racontais déjà ici .




 Et si le cœur vous en dit, vous pouvez également partager avec moi vos impressions, émotions et pourquoi pas interrogations après lecture de cet article. 

Si si n'ayez pas peur :)

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Alors à vos plumes !

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